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Le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas, a confirmé, mercredi 4 septembre en début de soirée, l’ouverture d’une enquête pour le viol d’une jeune femme de 22 ans, menée par la section de recherche de Nouméa, à la suite du dépôt de plainte de la victime. Les faits, dénoncés dans la matinée par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), sont intervenus dans la nuit du vendredi 30 août dans le quartier de Montravel, à Nouméa. Selon le front indépendantiste, l’acte aurait été commis par des agents des forces de l’ordre, une accusation qui n’a pas été corroborée par le parquet.
La victime regagnait son domicile après le début du couvre-feu, instauré dans le cadre des émeutes qui touchent la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai et qui interdit la circulation entre 22 heures et 5 heures du matin. Selon le parquet, la jeune femme « a expliqué qu’après une soirée alcoolisée passée avec des amis », « un véhicule de type 4×4 se serait arrêté à sa hauteur, et cinq individus dont quatre portant une cagoule noire en seraient sortis », vêtus de « vêtements noirs et de gilets pouvant s’apparenter à des gilets pare-balles ».
Après lui avoir fait remarquer qu’elle circulait pendant les heures de couvre-feu, la victime aurait reçu un coup de pied dans le dos qui lui aurait fait perdre connaissance. En reprenant connaissance, elle aurait constaté que « son pantalon et sa brassière étaient baissés ». La victime aurait alors griffé l’individu non cagoulé, selon le parquet.
Des expertises médico-légales ont été ordonnées, confirmant l’état d’alcoolisation de la jeune femme ainsi que « plusieurs hématomes et abrasions ». Des prélèvements ont également été effectués pour des analyses génétiques.
Le procureur de la République a souligné que, à ce stade de l’enquête, « les éléments de la procédure ne peuvent autoriser quiconque à insinuer, voire à affirmer que des agents appartenant aux forces de sécurité intérieure sont impliqués dans les faits supposés ».
Dans la matinée, à l’occasion d’une conférence de presse, le FLNKS dénonçait en effet « un crime commis par les forces de l’ordre », conséquence de la « militarisation massive » de l’archipel en réponse à l’insurrection qui a éclaté le 13 mai. Le FLNKS rapportait également les propos des associations de femmes, qui l’ont saisi du sujet, fustigeant « les paroles et les insultes à caractère sexuel et prédateur de la part des forces de l’ordre à l’encontre des militantes ».